jeudi 31 mai 2012

Guyane : incartade au Brésil

Bateau de transfert de marchandises et de voyageurs entre St Goerges et Oyapocke
Bac du fleuve Oyapoque - Guyane française

Oyapoque (Brésil)

À 10 minutes de St Georges en pirogue, OYAPOQUE est la ville Brésilienne la plus proche. 4 € la traversé. Elle s’est développée en même temps que mon village d’enfance. Le voyage vers ce lieu est beau. Il relate la vie du peuple de l’Oyapoque. Ici et là il y a des maisons, des cabanes, des carbets. Tous sont coupés du monde et ne doivent leur salut qu’au fleuve lui-même. Au passage, nous marquons une halte. Un vieux Français apporte le déjeuné aux travailleurs de sa ferme. De loin, il crie et siffle : « TRIIIIIIIIIIIIIT Vous êtes là ? TRIIIIIIIIIIIIIIT, vous êtes là ? C’est le déjeuner. S’exclama-il. » Personne. Le déjeuner attendra, ou bien les occupants de la place se verront privés de leur repas pour la journée. C’est un vieil homme chauve. Au début, je ne savais pas s’il était Brésilien ou Français. Sous ses aires charmant et rustiques, il me laissa un avis douteux. Il y avait des jeunes Brésiliennes dans notre embarcation. L’une d’elles, âgée de tout au plus 10 ans, était incroyablement belle. D’ailleurs elle le savait et en jouait. À tel point qu’elle se jeta dans les bras de cet homme. Sans attendre il la caressait et la regardait d’une manière dont je ne peux interpréter le sens. Je n’arrivais pas à savoir si ce monsieur s’excitait au contact de cette petite, ou bien s’il la cajolait comme son enfant. Le reste du voyage fut très embarrassant pour moi.
Brésil : arrivée sur l'embarcadaire à pirogues d'Oyapocke
Arrivée sur les rives d'Oyapocke - Brésil

Arrivée sur Oyapocke - village brésilien d'Amérique Latine

Nous approchons des rives de la ville. Il y  a comme un grand mur qui rappelle un rempart fortifié. Tout du long, sont parsemées les pirogues en attentes d‘un client. De nombreux bateaux de pêches stationnent. Les employés dorment dedans. L’entrée de la ville se fait à travers des escaliers qui coupent les remparts. En haut, les monnayeurs et les piroguiers. Plus loin, les galeries marchandes. Ils ne sont pas idiots. Le commerce à OYAPOQUE est réputé pour ses prix très compétitifs. Ce marché divers est composé de petites allées étroites. Les marchands vous guettent. Leurs regards sont presque inquisiteurs. J’ai de la peine, car bien que curieux de voir ce qu’ils proposent, je sais pertinemment que je ne dépenserais pas mon argent en ces lieux. 
Il y a un sentiment qui m’envahit. Je commence à douter de mon entourage. À maintes reprises mes amis de Guyane m’ont averti que toute preuve de richesse pouvait être dangereux pour son possesseur.  Je commence donc à protéger mon appareil photo, puis mon sac. Quelle stupidité, à force d’entendre ces légendes sur le Brésil, je ne remarque même pas à quel point je suis ridicule. En effet il faut faire attention. Attention comme vous le feriez à Paris, dans le métro ! 

Oyapocke : cabine téléphonique publique
Cabine téléphonique brésiliene

Coup de stress photograpique


Je passe toute mon après-midi à flâner dans les rues de la ville. Il n’y a pas de routes, que des pistes de latérite. La couleur est saisissante, elle est d’un rouge pourpre. L’inconvénient : le soleil tape deux fois plus fort. Ma peau s’en souvient encore… Je n’en reviens pas ! Je suis au Brésil ! Par malchance il n’y a pas de douane. Par un accord bilatéral, nos deux nations permettent de fouler le pays, dans la limite d’une certaine zone. Il faut que je trouve quelque chose qui prouvera mon passage. Bingo, non loin de l’embarcadère, il y  a un drapeau du pays. La voilà ma preuve, je n’ai plus qu’à le prendre en photo. 

J'en profite pour prendre quelques clichés. La lumière est belle et les sujets nombreux. Je remarque le groupe de jeunes qui nage le long de la berge et profite de vieux pontons pour faire des acrobaties. Je commence à les shooter abec mon zoom optique quand soudain je vois un homme sortir de l'eau à la hâte en me faisant des signes. Il n'a pas l'air commode ! Mince, musclé et très marqué par le soleil. Que faire ? Dois prendre mes jambes à mon cou ou dois-je assumer la situation et faire face. Je n'ai pas eu réellement le temps de réfléchir... En quelques seconde le brave homme était face à moi, beuglant des mots en portugais ; langue que je ne pratique pas. Je ne sais plus où me mettre. Mes jambes commencent à faiblir. Je me dit qu'il fallait à tout prix que je garde mon calme et que je tente la position de l'idiot. Il est facile pour moi de feindre l'innocence. Le risque est grand ! L'homme en question est avec ses amis et peut rapidement les rameuter. La solution serait inextricable j'en ai peur... A ce moment de doute intense j'eu l'idée de lui montrer mes photos dans le bit de flatter sa personne. Quelle idée de génie ! La personne se calme très rapidement et prend art au jeu. A tel point qu'il fini par me demander de le prendre en photo :-).
Je suis sauf, tout va bien... Il serait peut bien de me mettre à l'abris pour me remettre de ces émotions !

Brésil : coucher de soleil sur l'équateur
Coucher de soleil sur l'Oyapoque

Nuit au Beija Flore

Je décide tout de même de dormir sur place. J’ai entendu parler d’un français qui tient un petit hôtel restaurant, juste au bord du fleuve. C'est le Beija Flore. La nuit est de l’ordre de 35 € avec le petit-déjeuner. C’est exactement ce qu’il me faut car moins cher qu’à St Georges. C’est décidé, je reste. Le lieu est charmant.  Il y a une grande terrasse, qui lors du coucher de soleil sur le fleuve rend l’instant magique.  J’y ai passé toute une partie de soirée, discutant avec le propriétaire. Il y a quelques années, lui aussi avait décidé de venir en Guyane pour vivre l’aventure. D’abord dans l’orpaillage, puis il décida d’acheter le bâtiment pour une bouché de pain. Depuis il vit dans l’hôtel, accompagné de sa femme et de ses enfants. Il n’est jamais reparti malgré les terribles épreuves qu'il a vécu sur place. L'installation d'un français dans le village a suscité l'intérêt de la pègre locale. A tel point qu'il m'avoua s'être câché dans ses toilettes de peur de se faire découpé à la machette. Cette région du monde n'est vraiment pas
Tendre... Il faut juste le savoir. Là bas, vous n'êtes rien ! Pas même un numéro. Les disparitions sont monnaie courante !

Oyapoque : trafic fluvial
Balais de nuit de pirogues 

Solitude dans la nuit noir

A la nuit tombé, je me suis dirigé vers la grande place, lieu far des activités nocturnes. Cette fois-ci je me suis dit qu’il valait mieux ne pas tenter le diable et laisser tout objet de valeur dans la chambre. Le trajet est sombre. Il n’y a pas de lumière. Il n'y a que les phares des véhicules qui vous offrent de-ci de-là quelques instants de clarté. La place est envahie de monde. Il y a  surtout des bars. La population est là pour boire et avant tout pour profiter les écrans géants, des clips vidéos et des matchs de football. Je ne me sens pas vraiment à mon aise. Il y a trop de monde. Je fais un tour, puis m’en vais !

Rencontre amicale sur le fleuve Oyapoque
Rencontres de piroguiers sur l'Oyapoque

Instant magique de l'aurore fluviale

Mon plus beau souvenir dans cette ville reste l’aurore. Alors que mes yeux avaient du mal à s’ouvrir. Je décidais de me lever pour prendre mon petit-déjeuner sur la terrasse. C’était incroyable. Le fleuve était recouvert d’une brume opaque, laissant planer un voile de mystère sur les environs.

Découvrir la galerie d'images de ce voyage :

GUYANE

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