mardi 4 décembre 2012

Peur à 2700 mètres en montagne

Parc du Mercantour en PACA
Montagne du Mercantour

Un concours de circonstances pas vraiment agréable


Nous avions décidé de terminer notre semaine sur la randonnée du lac des Sagnes, au-dessus de Jausier. Depuis plusieurs années je sais que je souffre d'une allergie à certaines piqûres d'insectes et surtout je sais ce que je risque. En cas de piqûre, je peux faire une réaction violente qui se traduit par une urticaire généraliser, qui me fait gonfler, puis étouffer. L'issue de cette situation peut être la mort. Pour réagir et contrer à cet évènement, je possède des médicaments que je possède en permanence sur moi. Chaque été, je l'ai dans mon sac et il ne m'est jamais rien arrivé en montagne. C'est à se dire que cela ne pouvait pas arriver... Ce jour-là, je suis parti sans. Je venais de le commander la veille et me suis dit qu'il n'y avait pas de raison qu'un tel incident se produise. De notre groupe j'étais le seul à vraiment connaître le danger.


Nous commençons donc notre ascension vers les cimes des Sagnes. C'est à mi-chemin que je me fais piquer par un insecte inconnu, car je ne l'ai pas vu. La douleur est intense. Je ne vois pas, n'entends pas de guêpes ou d'insectes qui soient vraiment inquiétants. Au bout de quelques instants, rien ne se passe, je ne m'en fais pas et décide de poursuivre vers le lac. Tout va bien...

Nous arrivons, il est l'heure de manger. Certains se baignent, d'autres se reposent. Je prends quelques photos et fais comme si tout allait bien. La chaleur devient importante et c'est lorsque j'ai enlevé mon survêtement que tout le groupe m'avertit du grand nombre de boutons que mon dos décelait. Petit à petit, je vois apparaître des plaques rouges sur toutes les zones de frottement du corps. Cela pouvait venir des orties ou bien de l'urticaire. Le doute est grand, je n'ai pas vraiment de certitude. Je n'ai rien pour me soigner, les GSM ne captent pas de réseau et je sais que si c'est bien ce que je crois, il me faut réagir vite. La peur de finir asphyxié me terrorise ! Je préviens tout le monde de l'urgence et de ma décision descendre en vitesse dans la vallée. Personne ne réagit vraiment, alors je pars sans me soucier de qui me suis ou pas. Claire et Baudoin se décident et se lancent dans la descente. Marie part au même moment, ce sera la seule à pouvoir me suivre. Je descends tellement vite que seule une personne en bonne santé pouvait me suivre.

La marche est longue et mon angoisse augmente à chaque minute qui passe. Je briefe Marie sur les gestes qui pourront me sauver et lui demande de guetter l'évolution de l'allergie sur ma tête. Plus tard, mes bras devenaient tout rouges. Il n'y a plus de doute l'allergie à bien commencé. Marie fatigue, mais elle ne se plein pas. Elle fait preuve d'un aplomb féroce. La descente est frénétique, mes pieds chauffent et deux ampoules se forment sous mes talons. J'ai de plus en plus mal. Nous arrivons à la voiture. Toutes les personnes que nous avions croisées ne pouvaient rien pour nous. Je n'ai pas le choix, je suis le seul à savoir conduire. Je prends la voiture et commence une folle descente vers Jausier. Je crois n'avoir jamais roulé aussi vite sur une piste.

Marie ne bronchait pas. Elle assumait sa responsabilité sans dire mot. Le stress était d'une grande intensité. Ma peur était à son comble. Très vite, je ne sentais plus certains de mes membres et des fourmis commençaient à traverser mon corps. Je suffoquais. Je pense aujourd'hui qu'une telle intensité était due à mon stress et non à la réaction. C’en était à un tel point que j'avais peur d'avoir un accident. J'avais peur pour Marie.


Ce serait vraiment la pire des choses si un malheur lui arrivait...


Nous prenons donc la décision d'arrêter la première voiture que nous rencontrons. Quelques mètres plus bas, une voiture descendait justement. Je la klaxonne, Marie court après le conducteur pour lui expliquer la situation et lui demander de l'aide. Je parque la voiture et la confie à Marie en espérant que les autres nous suivent et la prennent en charge. Ainsi, elle ne craignait rien et pouvait prévenir les autres que j'allais aux urgences de Jausier (que je connais bien d'ailleurs...) !)

C'est après trois cachés, une piqûre de sérum et du repos que tout entre dans l'ordre.

Ce dont je ne m'étais pas douté était ce que je venais de faire vivre à Marie. Je parle d'un point de vue psychologique. En allant la chercher au véhicule, elle fondit en larmes et le soir, elle fit une crise d'anxiété. Je ne savais pas comment lui témoigner de ma reconnaissance. Sans elle, je n'aurais pas pu contenir mon angoisse et la situation aurait sûrement dégénéré.

Merci Marie, je te dois beaucoup !


Moralité de l'histoire : il y a bien des guèpes à 2000 mètres d'altitude et donc il faut toujours, je dis bien, toujours partir en montagne avec son kit de survie !


Et vous, qu'auriez-vous fait ? Avez-vous déjà vécu pareil aventure ?


Adifatch

Jérémy BOYE
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4 commentaires:

  1. Et le Kit de survie doit contenir dans ce cas précis !
    Api Mellifica (dose Homeopathique) afin de prévenir allergies et oedème de Quincke.
    Une crème type apaisil pour alléger la douleur de la piqûre.
    Eskapad

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  2. Bon... déjà les 2700 m d'altitude m'auraient refroidie...
    Et les abeilles...n'en parlons pas!
    Tant mieux: vous vous en êtes bien sortis!

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  3. Oui en effet. A l'époque j'aimais me baigner dans les lacs d'altitude. Maintenant, je dois dire que j'en serai bien incapable. Mais ce fut une belle frayeur !

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  4. Je suis aussi allergique donc je sais ce que c'est. Toujours avoir des cachets d’adrénaline sur soi...

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